commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, mars 28, 2024

c'est ainsi

 



Au jeune printemps

le ciel se fait capricieux

et souvent varie.





La pluie nocturne

a fait place à des trous bleus

dans les nuages

pourtant mon coeur mon cerveau

à contre temps se navraient.

mercredi, mars 27, 2024

La terre boit - je cherche dans ma pagaille




Un air gorgé d’eau,

ses ruades dans le gris,

la pluie en suspens,

Mon sourire résolu

Les étals et les couleurs




Une tempête attendait au coin de l’Opéra de se ruer sur moi… évitant sa ruée rue Molière, en m’arretant cramponnée deux fois au mur de la rue Corneille, malgré le lest que m’était le couffin, j’ai atteint Racine… et l’air, dégoûté, s’est calmé. Ma voisine descendait l’escalier, ai pris ma charge d’autorité, et le temps qu'elle dise « mais non » et que je le bouscule d’un « merci », elle l’a posée soigneusement devant ma porte.




Ai repris ma recherche dans les livres entassés de celui, « Clément VI au travail, lire, écrire, prêcher au XIVe siècle » d’Etienne Anheim (Editions de la Sorbonne) qui évoque les bibliothèques successives de Pierre Roger et du pape Clément VI qu ‘il devint,  mais comme suis bien incapable de savoir ce qu’est une bibliothèque, en en restant depuis toujours à une assemblée anarchique de livres et autres fascicules ne l’ai point retrouvé par contre,  miracle ! le texte était blotti sur Open Edition Books ce qui ma rendu le nom de l’auteur, de l’éditeur et le titre exact mais qui ne me console pas vraiment… me faudrait un mois pour faire un tri, et je suis tombée sur des livres que je regrettais de ne pas avoir…

Abandonnant ma recherche, me suis enfoncée avec plaisir dans sa re-lecture, à partir du chapitre 3 - les oeuvres avant d’en arriver à la constitution de ses bibliothèques successives ainsi qu’à la bibliothèque pontificale

« la frontière entre lecture et écriture est souvent floue au sein du corpus des manuscrits conservés. Le lecteur est aussi un auteur, dont on peut tenter d’esquisser le portrait pour achever cette première partie. À côté de l’ecclésiastique et du bibliophile se tient en effet l’homme d’écrit et de parole, dont les œuvres forment une troisième voix, trait d’union entre les deux premières et point d’articulation entre action et pensée. Qualifier d’« œuvres » ces écrits nécessite cependant quelques précautions : ils sont d’abord la trace d’une pratique, d’un travail d’étudiant, de professeur et de prédicateur, avant de prendre la forme d’une œuvre. Ils n’atteignent d’ailleurs qu’inégalement cette forme, puisqu’on verra que les écrits de Pierre Roger/Clément VI font voisiner des notes et des brouillons avec de véritables livres mis au propre et destinés à la publicisation, sinon à la publication au sens du mot à l’époque moderne1. Le pape se situe ainsi dans un espace littéraire et social qui s’élabore au moins depuis le XIIIe siècle, comme on le voit avec l’exemple des sermons d’Eudes de Châteauroux, dont Alexis Charansonnet a montré le travail d’édition supervisé par l’auteur2, ou avec celui des Lettres de Pierre de La Vigne3, et qui, au XIVe siècle, arrive avec Pétrarque à un premier moment de maturation du statut de l’auteur comme éditeur constituant ses propres œuvres. »


mardi, mars 26, 2024

Jour gris et un récit pour l’atelier

 



Camaïeu en gris

souffle froid sur la face

besoin de couleurs





Et quelques gouttes espacées en rentrant avec des ampoules et de la colle.

Journée plongée lectures provoquées au départ pour la première proposition du nouveau cycle du tiers.livre qi me donne envie de lire mais absolument pas d’écrire, et de dérive en dérive picorage divers.. reprise ici du #8 de l’atelier « gestes »



Même pas grave…


Je n’ai rien vu, je n’ai pas vu le pied qui est venu crocher ma jambe gauche dans son avancée, je n’ai pas vu la main, le bras ou l’objet devenu arme qui a poussé mon épaule droite. Je n’ai pas eu le temps de les sentir, ou de comprendre. J’ai peut-être cru voir le monde basculer, ou je le reconstitue ainsi dans cette seconde où je gis sur le ciment coloré du quai. Je n’ai pas eu mal immédiatement, la surprise gommait tout, sensations et conscience. J’ai certainement étendu les bras dans un réflexe puisque je redresse mon cou, bascule ma nuque, prends appui sur les coudes où ce geste éveille la douleur, pour regarder ces trois silhouettes qui courent, disparaissent sur l’escalier, et en même temps j’entends leurs rires. Je replie les jambes précautionneusement vers mon ventre, comme un foetus, elles fonctionnent et sont déchirées soudain douloureusement par le souvenir de leur brusque contact avec le sol, et puis se calment. Je reste immobile un temps, pour reprendre conscience de mon corps, attentive en même temps à ces pieds qui me dépassent et à la rancune que j’en ai, plus forte sans doute que celle que pourrait m’inspirer la petite bande | trois garçons ou deux et une fille, je n’ai pas eu le temps de les voir réellement | leur jeunesse éveille plutôt un peu d’envie et de regret de n’avoir jamais eu pareille liberté cruelle. Je repose ma joue en pensant « jamais ? tu es sûre ? ». Deux pieds, des sandales à talons, jolies, une voix « ça va ? », un bras qui descend, un sourire frissonnant en moi. Je redresse le buste | une grimace qui se veut et devient sourire, un peu crispé | je ramène mes jambes, prends appui sur ce bras tendu, me retrouve debout, redevenue civile, un peu froissée et encore un peu tremblante, mais civilisée oui. Je refuse l’aide proposée. Je dis. « Merci. Ce n’est rien ou presque. Pardon, je récupérais. Bonne fin de journée et merci encore. Suis à peu près présentable ? » Elle tapote mon manteau, fait un pas en arrière, sourit, dit « ça peut aller. Vous n’avez besoin de rien ? Vous êtes sûre ? Bonne chance. Quels idiots ! ». J’acquiesce. Elle reprend son chemin. Je m’assieds une minute sur le banc, et puis me relève, marche un peu gauchement, mon corps est bavard, je vais être en retard pour mon rendez-vous avec Anne-Françoise K.

lundi, mars 25, 2024

pour dimanche, un poème manuscrit


Courte marche en bleu

rétrécie par l’air plus frais

Cheveux dans le vent




Et pour saluer le Printemps des poètes qui s’achève, reprendre , avant de lire utile, le beau n°17 des Fragments de la Source arrivé samedi, et  « Dans la forêt de MareLongue », le long poème de lave et de vie de Laurent Margantin..- en recopier ici le début



« étrange gymnastique

du bois de rempart

aux racines si puissantes

qu’elles se dressent sur le sol pétrifié

et soulèvent le tronc comme une danseuse


apparition d’un arbre

à la gueule cassée

large ouverture un oeil une bouche

vie béante hurlante


les frondaisons ne sont pas épaisses

le sol par instants est éclairé

feuilles et scories étincellent… » 




dimanche, mars 24, 2024

Ce que je peux retenir de cet après-midi

 


Splendeur de la vie

retrouvant la tendresse

de l’air lumineux




Milieu d’après-midi, m’en aller vers Calvet, en faisant détour par l’extérieur des rempart entre deux portes pour que se meuvent un peu mes jambes et pour le plaisir de la douceur de l’air



Quelques modifications dans la disposition des oeuvres, et pour gagner le premier étage qui est à nouveau ouvert (ne l’était pas lors de mes précédents passages) saluer à la place des grandes statues de bois qui accompagnaient l’horloge de l’hôtel de ville (remplacées par des copies) le petit bronze de Louis Desprez d’après le Milon de Crotone de Puget.




Au premier étage, après le 17ème siècle avec, notamment, la nature morte de Pierre Dupuis et le Christ de l’atelier de Philippe de Champaigne,



retrouver avec plaisir les grands Vernet et louper magnifiquement (tableaux peu éclairés, ou reflets des petites lampes, ou ma fausse désinvolture | étais le seul appareil en action | et ma vraie maladresse, grandes tartines aussi surtout vers la foin de la galerie consacré au 19ème) mes photos,  seuls étaient presque sauvables (ce qui était aussi bien le but de ma visite étant autre) des détails de Vernet



les petites jardinières de Charles-Amédée van Loo



la jeune fille attribuée à Henri-Pierre Danloux



et, avant les grandes tartines, le portrait de jeune fille de Géricault et une étude que j’aime de Chassériau



Et puis, parce que l’heure était venue, nous nous sommes regroupés, visiteurs et ceux qui n’étaient venus que pour cela, à petite distance des murs et des tableaux, laissant libre le centre de la galerie et le mur sur le jardin, pour assister à la contribution du ballet de l’opéra à « la grâce » avec trois courtes pièces, en nous déplaçant d’une section à l’autre (ai loupé deux photos, gardé une de chaque… toujours difficile de photographier avec un appareil basique le mouvement des danseurs, surtout quand la danse s’inspire plus ou moins du hip hop, comme j’en étais conscience, ai privilégié le simple regard)



et le ballet conçu pour le quatrième acte d’Atys (bon je regardais aux meilleurs moments)



Reprendre l’escalier (Vernet en passant) 



et aller voir, assez rapidement, l’exposition provisoire, au fond de la galerie des sculptures entre cour et jardin,



 de toiles et gravures portraiturant Avignon, tenter des photos (assez difficile vitres des tables et tableaux peu exposés et accrochés parfois très hauts) ne garder qu’une vue générale de Paul Saïn et une vue de Notre Dame des Doms de Léo von Klenze.